Maroc-Hebdo déversoir de la haine de Ferhat M’henni
Le Tartarin
de Tarascon du séparatisme kabyle déroule alors son discours indépendantiste
habituel, osant notamment assimiler son projet sécessionniste à la question
kurde. Il affirme, entre autres élucubrations, divagations, mensonges complets,
demi-vérités, vraies fausses vérités et délirium tremens, que la Kabylie « est
occupée militairement », « est colonisée » et que l’Algérie indépendante « est
une création française ex-nihilo ».
La France,
ex-puissance coloniale qui lui a accordé l’asile politique et le Maroc et
Israël qui le soutiennent à bien des égards. De la part de Maroc-Hebdo, la
démarche est normale, en rien surprenante, le journal ne faisant que défendre,
pas toujours subtilement, il est vrai, les intérêts de son pays. Le sujet est
par conséquent Ferhat Mhenni et son mouvement de sédition dont il faut
déconstruire le discours.
Il y a une
dizaine d’années, et dans les colonnes d’un quotidien algérien disparu depuis,
l’auteur de ces lignes se demandait déjà s’il fallait, pour la énième fois,
rappeler que l’idéologie du MAK et le discours de son chef de file sont
dangereux pour l’unité nationale ? Dire encore qu’ils relèvent du délirium
tremens mais qu’ils constituent tout de même un poison réel. Il s’agissait à l’époque
de prendre au sérieux le fait que Ferhat Mhenni voyait les Kabyles « à l’image
des Kurdes de Turquie » que l’Algérie « traite en ennemis dont il faut éteindre
l’identité et la langue y compris par l’extermination s’il le faut ».
Pis qu’un
Cassandre, il exhortait à cette date ses militants à se « préparer à parer à
toute éventualité, y compris dans la perspective de l’effondrement du pouvoir
algérien ». Et ce corbeau de mauvais augures de prédire la guerre civile comme
issue inéluctable : « Il est vital que la Kabylie (…) ne soit pas aspirée dans
la spirale de la guerre civile », estimait-il.
Il n’y avait
pas longtemps de cela, le Nostradamus indépendantiste avait encouragé ses
troupes à « constituer des services d’ordre et de vigilance ». En fait, des
milices ou une police parallèle à celle de la République. Forces susceptibles
de s’opposer à la police et à la Gendarmerie nationales en Kabylie. Ce discours
sécessionniste et belliciste était certes absurde, mais il était surtout et
certainement de plus en plus dangereux. Cette façon de voir les choses est
certes kafkaïenne, mais elle fait partie d’un discours toxique et contagieux,
forcément destructeur car porteur d’une menace séparatiste réelle.
En dépit de
cela, les autorités nationales de l’époque avaient mis du temps pour en prendre
un peu la mesure. Et qualifier enfin, de manière minimale, le MAK de «
mouvement fractionnaire ». Une attitude tardive de relative fermeté, mais qui
incitait à se questionner sur la réalité de cette « menace fractionnaire ». Le
Mak était alors passé de l’idée de l’autonomie à celle de l’indépendance. Ce
qui devenait plus problématique. Et ça devient plus problématique quand l’idée
d’un schisme kabyle fait son chemin même lentement. Il est vrai que nos chers
compatriotes kabyles ne sont pas, dans leur grande majorité, acquis à ses
thèses séparatistes. C’est du moins ce que l’on constate empiriquement en
l’absence de sondages qualificatifs fiables.
Alors, tout
en veillant rigoureusement à la préservation de l’unité nationale, il faudrait
donc décortiquer en permanence le discours idéologique du MAK, et faire tout le
temps la lumière sur ses soutiens, étrangers en particulier. On sait que Ferhat
Mhenni bénéficie de l’appui financier et diplomatique affiché du Maroc, du soutien
discret d’Israël qu’il a visité, et dont il appuie la politique d’occupation et
d’expansion coloniales. Et qu’il dispose de l’asile politique en France, en
qualité de réfugié politique, et probablement de citoyen français après son
abandon de la nationalité algérienne.
Le
grenouilleur international français, qui aime tant être l’étincelle du feu de
déstabilisation des pays qui refusent de pactiser avec Israël, reprenait à son
compte cette antienne du MAK. Pour Ferhat Mhenni, une Kabylie indépendante,
c’est un nouveau Kurdistan qui serait le meilleur allié des USA et de l’OTAN
contre Daech.
Dans son
esprit, c’est un « malentendu » ayant pour point de départ la bataille
d’Icherridène en Kabylie (24 juin 1857), et pour point final l’indépendance de
toute l’Algérie. Même la Libération est un « malentendu », vu qu’en 1962, « la
Kabylie n’a jamais récupéré sa souveraineté transférée » par la France
coloniale au pouvoir central de l’Algérie libérée. Il avait trouvé aussi que la
France coloniale fut plus clémente à l’égard de la Kabylie que ne l’aurait été
le régime algérien depuis 1962 : « Ce qui oppose le pouvoir à la Kabylie est
bien plus lourd que ce qui a opposé la France à la Kabylie depuis 1857 jusqu’à
1962 ».
La
colonisation est ainsi absoute de tous ses crimes. Du coup, ses compatriotes au
pouvoir depuis 1962, décideurs Kabyles inclus, fort nombreux au demeurant,
auraient commis des « crimes bien plus graves que ceux de la colonisation ».
Dans cette logique, la geste patriotique héroïque de Fathma N’Soumer et des
Cheikhs El Mokrani et El Haddad relèvent d’un « malentendu » à « dissiper ».
Les crimes à grande échelle du maréchal Randon et des généraux Mac Mahon,
Renault et Maissiat en Kabylie procèdent également d’un « malentendu ».
Dans la
sémantique séparatiste du MAK, il est question également d’« ethnocide » et de
« génocide » de Kabyles devenus par ailleurs, dans son cerveau enfiévré, les «
nouveaux Juifs », les victimes supposées d’un Exodus à l’algérienne. Délirium
tremens mais poison réel, à ne plus jamais négliger, écrivait en 2011 le
signataire du présent article.